Un droit humain est une sorte de crédit inné de chaque être humain, du simple fait d’être né, sans autre considération extérieure, ni intervention de l’autorité publique. C’est le contraire d’un privilège (droit ou avantage particulier accordé à un individu ou à un groupe d’individus. Dict.)             

   Quelle est la plus-value des droits humains en complément des droits nationaux ? Deux particularités fondamentales :
   – Ils sont nés d’une volonté et d’une vision internationales, autour d’un noyau d’États, dont l’initiative s’est étendue, sur huit décennies, à la quasi-totalité des États.
   – Ils s’adressent à chaque individu membre de l’espèce humaine, quel que soit son pays et son statut.Ils traitent des relations avec autrui, mais aussi des rapports entre les individus et l’État en termes de libertés, de protection et de participation. 
  Les États ont voulu donner aux droits humains une valeur universelle ne se veut nullement une atteinte à la souveraineté de l’État. Les États ont convenu de les rédiger, d’y adhérer, et d’en être redevables devant les citoyens. La dignité humaine est donc au-dessus de la souveraineté de l’État.                             
  Un droit humain est une norme, c’est-à-dire une formulation accessible à tous, et applicable à tous, volontairement abstraite, qui sert de référence commune pour intégrer les lois nationales, sans indiquer de manière contraignante les modalités de leur application.
   Ces normes traitent essentiellement des libertés, des protections, des prestations dues aux citoyens, et des formes de participations. Les droits humains permettent, au niveau national, d’analyser les situations les plus diverses, de formuler des objectifs, et d’enrichir le débat public sur des critères objectifs, au-delà des émotions et des tensions dans la société.
   
   Un droit humain est aussi une relation sociale qui correspond toujours à un devoir. Se battre pour faire valoir ses droits, c’est participer à une relation, en reconnaissant le droit d’autrui en même temps que le sien. Il y a une profonde interdépendance entre les êtres humains, incapables de s’épanouir ou de survivre hors de toute communauté. Défendre les droits humains des autres, c’est aussi défendre les siens. Renoncer à défendre les droits pour tous expose à se retrouver seul, le jour de la menace…C’est pourquoi la notion de droit humain est indissociable de la notion d’égalité entre les êtres humains. L’Article 29 de la Déclaration universelle des droits de l’homme (1948) précise : L’individu a des devoirs envers la communauté dans laquelle seul le libre et plein développement de sa personnalité est possible. [1]
  
   Les droits humains ont quatre qualités spécifiques et indissociables : 
Ils sont universels, ce qui ne saurait être interprété comme la négation de la diversité humaine et culturelle. Les droits humains ne sont pas destinés à nier la ré-a-li-té culturelle…                  
   Ils sont aussi inaliénables : personne ne peut en modifier le contenu, sauf les mêmes instances qui les ont rédigés et ratifiés. La validité de ces droits n’est limitée ni dans le temps ni dans l’espace. Acquis dès la naissance, ils ne peuvent être ni donnés, ni repris, ni transmis, ni négociés. La seule question est de savoir s’ils sont connus, reconnus et respectés, ou non.            
  
Les droits humains sont aussi indivisibles: personne ne peut décider d’en choisir certains et d’en refuser d’autres.
   Les droits humains sont aussi dus : cela signifie que les autorités des pays qui les ont ratifiés s’engagent à les appliquer ou à les faire appliquer à chaque être humain, sans que celui-ci soit (normalement obligé de les exiger.

   Les droits humains n’existent pas pour dire le bien ou la vertu. Ce ne sont que des droits, c’est-à-dire des règles de fonctionnement en société à l’intérieur d’un pays, ainsi qu’entre les pays. A quoi s’ajoute l’idée fondamentale que les droits de l’individu appartiennent à tous les êtres humains : le respect de la dignité humaine prime sur la souveraineté des Etats, lesquels se soumettent aux règles de droits qu’ils ont convenu de respecter.                                            

[1]-Déclaration Universelle des droits de l’homme (DUDH) :
https://www.un.org/fr/universal-declaration-human-rights/ 
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(Cf. le livre « Des droits qui dérangent ? « , édité sur Amazon, en version digitale et en version papier :  https://urlr.me/DHvmnJ )