Les droits humains ont été voulus et conçus par les États, qui s’adressent à eux-mêmes : comment imaginer que leur objectif initial eût été de négliger leur diversité culturelle ? Les droits humains et la diversité culturelle ne sont pas antinomiques (UNESCO) [1]:

La diversité culturelle ne peut être protégée et promue que si les droits de l’homme et les libertés fondamentales telles que la liberté d’expression, d’information et de communication, ainsi que la possibilité pour les individus de choisir les expressions culturelles, sont garantis.

L’universalité se nourrit de la diversité des cultures : comment prétendre donner une perspective globale à l’humanité si les cultures n’y sont pas invitées ? Elles ne peuvent être respectées qu’en s’appuyant sur un cadre universaliste, dans une approche attentive et équitable. Un langage commun permet de garantir les droits culturels de tous, et notamment ceux des minorités.
C’est précisément cette position en surplomb qui permet de faire respecter la diversité culturelle au sein d’une société.
 » Bien que les droits humains, en soi, soient universels, leur mise en œuvre ne l’est pas. Les garanties sont formulées d’une façon délibérément abstraite, pour permettre une concrétisation variable des droits humains, adaptée à la tradition et à la culture propres, appelée la marge nationale d’appréciation. (…) Les cultures sont amenées à s’influencer mutuellement et à évoluer, tout comme l’interprétation des droits humains qui en découlent.  » Amnesty International. [2]

Finalement, il n’y a pas de contradiction entre l’universalité des normes de droits humains et la diversité culturelle. Les deux notions ont besoin l’une de l’autre : elles sont indissociables et complémentaires. Le statut d’universalité des droits humains les rend à l’écoute de la diversité et des différences : lorsque celles-ci transgressent les droits fondamentaux, ils permettent de fonder une démarche d’incrimination et de réparation.

En réalité, les régimes politiques qui dénoncent les droits humains, sous prétexte que ceux-ci ne respectent pas leurs cultures, sont le plus souvent des régimes à parti unique ou autocratiques qui contrôlent, censurent leurs créateurs et menacent la culture de leurs propres minorités. Leur politique ne vise qu’à maintenir leur pouvoir sur les individus, parce que les libertés individuelles, l’indépendance des médias et de la justice leur sont insupportables.

[1]UNESCO : Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles /Paris,2005
[2]– Amnesty International : https://www.amnesty.ch/fr/themes/droits-humains/droit-humain-background/introduction-aux-droits-humains#Comment%20les%20droits%20humains%20sont-ils%20n%C3%A9s

(Cf. le livre « Des droits qui dérangent ? « , édité sur Amazon, en version digitale et en version papier : https://urlr.me/DHvmnJ