Les droits humains formulent un horizon d’espoir et de changement, en donnant aux États des objectifs contraignants à atteindre pour mettre en œuvre de nouvelles méthodes et approches des situations humaines…pour les rendre plus humaines.
Les droits humains ne sont pas une religion, même par analogie séduisante : ils ne prétendent en rien dévoiler des narratifs révélés et historiques, ni s’adresser à des croyants.
Ils ne sont pas des objets de croyance, ni des dogmes incontestables et sacrés. Ce ne sont pas les Tables de la Loi d’une religion sécularisée (ni prêtres, ni lieux sacrés), qui rassurerait lorsqu’on a perdu toute foi ou confiance dans les idéologies ou les religions installées.
Les droits humains, et les devoirs qui en découlent, ne s’adressent pas à l’intime conviction des personnes. Ils concernent uniquement l’individu dans sa relation avec autrui et dans sa relation à l’État.

La rédaction et l’adoption des droits humains résultent de négociations internationales publiques, sur plusieurs décennies, entre pays de traditions culturelles les plus diverses. Ce sont des normes minimales, issues d’une intelligence collective, pour se défaire de pratiques, d’injustices et de souffrances telles que l’humanité s’impose de rejeter ce qui n’est plus supportable.

Les droits humains peuvent faire l’objet de convictions (c’est même plus que souhaitable), mais ne se présentent pas comme des vérités.
Il ne s’agit pas de savoir si un droit humain est vrai ou faux, mais comment le faire connaître et l’utiliser efficacement, légitimé par consensus dans une grande majorité des États.

La religion est une forme personnelle de vie spirituelle, qui se vit en communauté, sur la base de vérités qui relèvent de la foi, à la recherche d’un sens au mystère de la vie, d’une cohérence dans l’action, et d’une résilience à travers les épreuves individuelles. Quiconque peut alors, librement, et par choix personnel, s’engager pour promouvoir les droits humains en y ajoutant, de sa propre initiative, une référence religieuse par l’interprétation d’un texte sacré.

Mais il n’y a pas un mot dans tous les instruments juridiques des droits humains, qui puisse être relié à une croyance religieuse ou métaphysique : d’ailleurs, ce n’était pas – et ce n’est toujours pas – le sujet, sinon beaucoup de pays auraient évidemment refusé de participer aux négociations…

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(Cf. le livre « Des droits qui dérangent ? « , édité sur Amazon, en version digitale et en version papier : https://urlr.me/DHvmnJ )