Sujet digne d’être soumis aux élèves pour le Baccalauréat…
Que disent les textes ?
En 2001, la Déclaration universelle de l’UNESCO sur la diversité culturelle énonce :
(…) Article 4 – Les droits de l’homme, garants de la diversité culturelle :
La défense de la diversité culturelle est un impératif éthique, inséparable du respect de la dignité de la personne humaine. Elle implique l’engagement de respecter les droits de l’homme et les libertés fondamentales, en particulier les droits des personnes appartenant à des minorités et ceux des peuples autochtones. Nul ne peut invoquer la diversité culturelle pour porter atteinte aux droits de l’homme garantis par le droit international, ni pour en limiter la portée. [1]
Qu’est-ce que la culture ? Cultiver la terre : ce sens premier peut être utilisé, par analogie, pour signifier l’enracinement de chaque être humain, né et élevé sur une terre, avec des racines dans une région, une nation, un pays. La culture d’un être humain est l’héritage reçu de la communauté dans laquelle il vit : elle fait partie de son identité.
Qu’est-ce qu’une culture : L’Article 2 de la Déclaration de Fribourg (2017) définit ainsi une culture : a) Le terme culture recouvre les valeurs, les croyances, les convictions, les langues, les savoirs et les arts, les traditions, institutions et modes de vie par lesquels une personne ou un groupe exprime son humanité et les significations qu’il donne à son existence et à son développement. [2]
Tous les termes de cette définition sont au pluriel, parce qu’au-delà de la diversité des cultures, chacune d’entre elles a aussi sa propre diversité interne. Une culture est toujours plurielle et formée d’éléments multiples. De plus, chaque culture est animée en permanence de débats sur ses propres contenus et ses limites : le débat est fréquent entre ce qui appartient ou ce qui n’appartient pas à telle culture. Le débat sur l’identité culturelle fait partie de la culture.
Enfin, toute culture vivante secrète en même temps sa contre-culture, sous toutes formes de créations, de contestations, ou parfois de révoltes qui surgissent et sèment le trouble.
(…) En plus de la culture dominante ou officielle, il y a des tendances dissidentes, alternatives, non-orthodoxes ou hétérodoxes qui contiennent beaucoup d’aspects anti-autoritaires, lesquels entrent en conflit avec la culture officielle. Cela peut être nommé contre-culture, un ensemble de pratiques associées avec les intrus, les pauvres, les immigrants, les artistes bohèmes, la classe ouvrière et les rebelles. La contre-culture critique l’autorité et attaque ce qui est officiel et orthodoxe. (…) Accepter l’existence d’une totale homogénéité entre culture et identité, c’est oublier ce qui est vital et fertile dans la culture. Edward Saïd [3]
(A suivre)
[1]– Déclaration UNESCO sur la diversité culturelle (2001): https://www.unesco.org/fr/legal-affairs/unesco-universal-declaration-cultural-diversity
[2]– Déclaration de Fribourg (2017) : https://droitsculturels.org/observatoire/wpcontent/uploads/sites/6/2017/05/declaration-fr3.pdf
[3]– Edward Saïd, philosophe palestino-américain : Le mythe du choc des civilisations – 18.02.2015 – Site Mediapart https://blogs.mediapart.fr/segesta3756/blog/180215/le-mythe-du-choc-des-civilisations-par-edward-w-said
**********
(Cf. le livre « Des droits qui dérangent ? « , édité sur Amazon, en version digitale et en version papier : https://urlr.me/DHvmnJ )