A une époque où tout le monde se plaint d’un « manque de repères», cette Convention a en même temps subi quantité de critiques et controverses : « idéologie occidentale », « utopie juridique », « manipulation politique des enfants », « infantilisation des parents », « idéalisation de l’enfant-roi », « instrument de conflit avec les parents et avec l’école », etc.
A l’heure où le caractère universel des droits humains est parfois présenté comme un impérialisme de l’Occident, il est important de rappeler:
– que l’idée d’un instrument international sur les droit de l’enfant a fait l’objet d’un cheminement depuis le début du vingtième siècle ;
– que l’Organisation des Nations Unies a initié, sur demande de la Pologne en 1978 (sous régime communiste), le chantier d’une Convention relative aux droits de l’enfant, comme traité international contraignant :
– que la Commission des Droits de l’homme de l’époque, composée de 48 États-membres, a créé en 1979 un groupe de travail, auquel les organisations non-gouvernementales ont été associées ;
– qu’après 11 ans de négociations, l’Assemblée Générale des Nations Unies a adopté ce Traité le 20 novembre 1989 par un vote solennel, à l’unanimité des pays membres ;
– que, depuis lors, 196 États l’ont ratifié (les États-Unis l’ont signé, mais le Congrès américain a refusé de la ratifier). De toute l’histoire des traités, aucun traité international n’a jamais suscité un tel consensus de la part des États.
https://www.humanium.org/fr/etats-signataires-et-parties/
De plus, c’est le seul Traité international dont le texte instaure un Comité des droits de l’enfant auquel les États doivent régulièrement rendre des comptes de son application sur leur territoire, et auquel les ONG nationales et internationales peuvent s’adresser de manière indépendante. Les échanges entre le Comité, les États et les ONG sont intégralement rendus publics sur Internet.

Pour quantité d’acteurs de terrain dans des institutions, associations, organisations internationales, cette Convention est une boîte à outils indispensable pour analyser les situations et proposer des solutions. C’est un outil de coopération internationale, dans un langage commun à tous les pays.
Ce livre veut en témoigner en faisant apparaître que dans toutes les situations possibles, les clauses de la Convention, si elles ne prétendent pas donner les solutions, apportent une grille d’analyse. Elle permet d’analyser et de dialoguer sur la base de notions objectives, de formuler des objectifs mesurables, d’agir avec efficacité et de vérifier leur application.
La Convention comprend 54 Articles, dont 40 concernent les obligations de l’État, de la communauté, de la société civile et des institutions s’occupant d’enfants.
Les 8 derniers articles (Articles 46 à 54) portent sur la procédure de ratification et de suivi.
– 6 articles portent sur les droits individuels de l’enfant, les plus controversés. (Articles 12 à 17).
Ces 6 articles sont à fois très minoritaires en nombre, quoique inséparables, mais aussi importants que les 48 autres. Ils sont aussi les plus innovants : libertés d’opinion, d’information, d’expression, d’association, de pensée de conscience et de religion…Autant de libertés qui paraissent spontanément déplacées à beaucoup de gens : ils sont donc les plus controversés. Certains de ces articles sont traités plus en détail dans ce site, dans le podcast comme dans le livre.
Texte intégral de la Convention relative aux droits de l’enfant :
https://www.ohchr.org/fr/instruments-mechanisms/instruments/convention-rights-child
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(Cf. le livre « Des droits qui dérangent ? « , édité sur Amazon, en version digitale et en version papier : https://urlr.me/DHvmnJ )