De Jean-François Lyotard (« L’inhumain. Causerie sur le temps. », Paris, Galilée, 1988, p.11 et 12) :
« Dénué de parole,
incapable de la station droite,
hésitant sur les objets de son intérêt,
inapte au calcul de ses bénéfices,
insensible à la commune raison,
l’enfant est éminemment l’humain
parce que sa détresse annonce et promet les possibles.
Son regard initial sur l’humanité,
qui en fait l’otage de la communauté adulte,
est aussi ce qui manifeste à cette dernière
le manque d’humanité dont elle souffre,
et ce qui l’appelle à devenir plus humaine ».
De Georges Haldas (écrivain genevois) :
« … tant il est vrai qu’enfant, on vit, en effet,
dans le royaume du non espace/temps,
qui est celui de notre vie intime.
Et c’est pourquoi ce qu’on enregistre, dans la petite enfance,
nous accompagne jusqu’à la tombe.
Alors que les adultes, eux, engagés,
sinon englués dans le temps – projets, calculs, ambitions –
n’ont que des souvenirs qui s’émoussent.
Dans la mesure où tout ce qui relève du temps,
change, vieillit, se dégrade. Meurt.
Tandis que les grands étés de notre enfance, oui,
sont des graines d’éternité !
Et ne cesserai de le répéter : d’éternité vivante. Incorruptible ».
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(Cf. le livre « Des droits qui dérangent ? « , édité sur Amazon, en version digitale et en version papier : https://urlr.me/DHvmnJ