Les droits humains n’existent pas pour dire le bien ou la vertu. Ce ne sont que des droits, c’est-à-dire des règles de fonctionnement en société à l’intérieur d’un pays, ainsi qu’entre les pays. A quoi s’ajoute l’idée fondamentale que les droits de l’individu appartiennent à tous les êtres humains : le respect de la dignité humaine prime sur la souveraineté des États, lesquels se soumettent à ces droits qu’ils ont convenu de respecter. Ils ne sont pas une idéologie (« droits-de-l’hommisme« ) parce que ce ne sont pas des opinions, à prendre ou à laisser.

Les droits humains ont cette particularité, qui semble paradoxale, d’être à la fois contraignants et susceptibles d’être modifiés dans leur formulation ou appliqués avec discernement. Cette fragilité est une force parce qu’elle est garantie sur le pari que la raison humaine et la conscience universelle sont fondées sur la seule certitude absolue : la raison commune doit faire face au destin commun à tous les êtres humains.

L’universalité n’est plus basée sur l’impérialisme guerrier d’un pays, d’une région, d’un empereur, ou d’une religion, mais sur des valeurs fondamentales, librement négociées et ratifiées, qui visent à promouvoir la dignité et la liberté entre individus égaux en droits, tout en respectant la diversité des cultures. On ne peut pas revenir en arrière et on ne peut pas fonder des droits humains sur une dimension qui dépasse la Raison humaine commune. La civilisation ou la guerre…

Puisqu’aucun homme n’a une autorité naturelle sur son semblable et puisque la force ne produit aucun droit, restent donc les conventions pour base de toute autorité légitime parmi les hommes.
J.J.Rousseau [1]

[1]– Jean-Jacques Rousseau, philosophe et écrivain (FR) – Du Contrat social – I, IV, p.239

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(Cf. le livre « Des droits qui dérangent ? « , édité sur Amazon, en version digitale et en version papier : https://urlr.me/DHvmnJ )