La valeur dissuasive de la peine de mort ?
« Ceux qui croient en la valeur dissuasive de la peine de mort méconnaissent la vérité humaine.
La passion criminelle n’est pas plus arrêtée par la peur de la mort que d’autres passions ne le sont qui, celles-là, sont nobles. (…) C’est seulement pour la peine de mort qu’on invente l’idée que la peur de la mort retient l’homme dans ses passions extrêmes. » – Robert Badinter [1]
La laïcité ?
« La laïcité, dans notre République, c’est d’abord l’expression de notre liberté, car la laïcité permet à chacun de pratiquer la religion de son choix, ou de n’en pratiquer aucune, selon sa conviction. La laïcité, dans notre République, c’est aussi l’égalité entre toutes les religions. Il n’existe pas dans notre République de religion d’Etat ou de religion officielle : elle les reconnaît toutes, et n’en privilégie aucune.
C’est enfin la fraternité, parce que tous les êtres humaines, femmes ou hommes, quelles que soient leurs croyances ou leurs opinions, méritent une égale considération et appellent un même respect.
C’est pourquoi en France, l’école de la République est laïque, car la laïcité garantit à tous les élèves, à tous les niveaux, un enseignement consacré exclusivement au culte du savoir et à la recherche qui forge les esprits libres et ouverts au monde. » – Robert Badinter [2]
La conquête des libertés ?
« La révolution, cela consistait à faire ce qui était dessous dessus. Vous, ça consiste à revenir en arrière. Ce que vous appelez liberté n’est même pas le maintien de l’ordre établi. Même les réformes modestes que nous proposons vous font horreur. C’est pourquoi dans notre livre, nous parlons de la mystification libérale.
Aujourd’hui, on vient nous dire : « Nous sommes les champions de la liberté avec un grand L ». Eh bien, regardez l’Histoire : les libertés dont se targuent les champions de la liberté, ont toujours été arrachées dans l’Histoire.
Pour avoir une liberté de la presse, il faut une insurrection à Paris en 1830 ; pour passer du suffrage censitaire au suffrage universel, il faut une révolution en 1948 ; et lorsque vous en êtes aux droits économiques et sociaux, combien d’hommes sont morts pour le droit de grève ? Aujourd’hui, vous dites : « le droit de grève, c’est acquis ! » Mais grâce à qui, c’est écrit ? Grâce aux mouvements des forces populaires et à ceux qui se sont liés avec elles.
Il n’y a qu’un sens de l’Histoire : les libertés, on les gagne ! On les gagne toujours contre ceux qui sont les champions de l’ordre. »
(Émission « Apostrophes » – 18.06.1076 – Débat entre Robert Badinter et des ministres de droite prônant la « révolution libérale »)
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(Cf. le livre « Des droits qui dérangent ? « , édité sur Amazon, en version digitale et en version papier : https://urlr.me/DHvmnJ )
[1]– Robert Badinter – Discours au Parlement français pour le vote de l’abolition de la peine de mort – 9 octobre 1981 : https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/peine-de-mort-discours-robert-badiner-integral
[2]– Robert Badinter, ancien Ministre de la Justice (FR), Interview Radio-France (2023).
(Cf. le livre « Des droits qui dérangent ? « , édité sur Amazon, en version digitale et en version papier :
https://urlr.me/DHvmnJ )

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(Cf. le livre « Des droits qui dérangent ? « , édité sur Amazon, en version digitale et en version papier : https://urlr.me/DHvmnJ )